A l'occasion des ostensions de la Paix, un cinéaste amateur se promène dans les rues décorées de Limoges (Haute-Vienne) et assiste à un défilé festif dans le centre-ville, le 16 avril 1939.
---
En 994, une épidémie due à l’ergot de seigle fit de nombreuses victimes en Limousin. Vécu comme un châtiment divin, le "mal des ardents" amena le clergé à sortir, en dernier recours, les reliques des saints pour chasser la maladie. Ces ostensions sont devenues une tradition religieuse populaire, ancrée dans l’histoire du Limousin. Les ostensions se tiennent tous les 7 ans à Limoges et dans plus d'une quinzaine de communes environnantes, dans la Haute-Vienne, mais aussi en Creuse, en Charente et dans la Vienne.
Mais les ostensions septennales de 1939, organisées dans un contexte international troublé, revêtent un caractère particulier. L'expansion de l'Allemagne nazie, la fin de la guerre civile espagnole et le début de la dictature franquiste font craindre le déclenchement d'un nouveau conflit à grande échelle sur le sol européen. Dans une lettre pastorale, le nouvel évêque de Limoges (Louis-Paul Rastouil) adjoint - pour la première fois de leur histoire - un thème à l'organisation des ostensions. Si la thématique pacifiste est centrale dans le message de l'Eglise catholique, elle permet de réaffirmer les valeurs humanistes, les droits de l'homme et de faire de ces ostensions une tribune contre la montée du fascisme en Europe et les dangers qu'il entraine dans son sillage.
Rue Jean Jaurès, 87000 Limoges, France
l'Hôtel-de-ville, 87000 Limoges, France
Rue de la Boucherie, 87000 Limoges, France