Le cliché montre le retour des pinasses à voile parties à la pêche à la sardine. Les femmes sont là pour récupérer le poisson qu'elles vont ensuite vendre à la criée dans les rues d'Arcachon, à grand renfort de « ROYANS FRAIS D'ARCACHON, QUI VEUT MES ROYANS FRAIS ».
La pêche est ici encore très artisanale, à bord de pinasse à voile. Vers la fin des années 1910, les pinasses vont être motorisées et agrandies, embarquant des doris pour démultiplier les points de pêche et le rendement.
L'industrie de la sardine a fait la fortune de quelques armateurs et conserveurs d'Arcachon, de la Teste de Buch et de Gujan Mestras, tout en donnant du travail à des centaines de pêcheurs et d'ouvriers du bassin d'Arcachon.
La sardine est inconstante: elle avait fui les côtes bretonnes et ruiné une industrie florissante à la fin du XIXe siècle, pour arriver dans le bassin d'Arcachon. Elle quittera aussi le bassin et les conserveries fermeront les unes après les autres avec la crise de 1929. Il ne reste rien de cette industrie aujourd'hui.
Rien ? Ce n'est pas tout à fait exact : les Bretons qui avaient été nombreux à s'exiler et à quitter leur pays au moment de la disparition de la sardine chez eux, ont fait souche dans le pays, au point qu'entre les deux guerres, la paroisse Saint Ferdinand organisera pour eux, un pardon breton, le jour de la Sainte Anne, le 26 juillet.
Les hommes se faisaient embaucher dans les ateliers et usines de la pointe de l'Aiguillon, ou à bord des chalutiers armés pour la grande pêche, à Terre Neuve ou au large de l'Islande. Les femmes -mais aussi des hommes- travaillaient dans la dizaine de conserveries ouvertes à Arcachon, La Teste et Gujan Mestras.