Le premier meeting aérien de la Dordogne a été organisé les 22, 23 et 24 avril 1911 sur l’hippodrome de Chamiers, près de Périgueux. Un train spécial avait été prévu (ligne Périgueux-Ribérac), un service médical assuré par les dames de la Croix-Rouge, un service d’ordre par une compagnie du 50ème RI. Trois hangars ont été spécialement construits pour abriter les aéroplanes. Une importante foule de curieux s’est pressée sur cet évènement dès le premier jour. Le meeting a été animé par quatre pilotes : Jacques Labouchère, Jules Fischer, Marthe Niel et Monsieur Mallard.
Marthe Niel, de son vrai nom Marie-Ange Denieul, fut la seconde femme française qui obtint son brevet de pilote de l’Aéro-Club de France. Elle était surnommée « la femme oiseau ». Elle réalise ses exhibitions avec un monoplan Pivot-Koechlin, qualifié de « gracieux » par les journalistes.
L'un des deux constructeurs associés de cette machine, Paul Koechlin, est son compagnon depuis plusieurs années et elle fait partie des « démonstrateurs » de la maison.
A Périgueux, elle va captiver son public et devenir l’héroïne de la manifestation. Ici de dos, elle laissa d’abord son jeune mécanicien Joseph Franz faire une première démonstration. Elle effectua ensuite sa propre prestation, en frôlant la cime des arbres bordant la route de Bordeaux. Piquant du nez à l’atterrissage, elle causa de légers dommages à l’hélice et cassant la béquille correspondant aux roues des patins. Il n’y eut, heureusement plus de peur que de mal et fit ainsi frémir d’émoi les spectateurs.
Malgré des prestations brillantes, Marthe Niel abandonnera bientôt le pilotage. En effet, après le meeting de Gaillac du mois de mai, au cours duquel elle est victime d’un accident plus grave que jusqu’à présent, les machines Pivot-Koechlin connaissent plusieurs pannes, tandis que son compagnon, Paul, est de plus en plus inquiet face aux risques qu’elle prend. Elle mettra fin à sa carrière d’aviatrice à l’issue du meeting d’Ussel du 7 août 1911.