Les Eaux-Bonnes, dans la vallée d’Ossau (Pyrénées-Atlantiques) bénéficient d’une source thermale, la Source Vieille, qui aurait été fréquentée dès le Moyen-Âge. A la fin du XVIIIe siècle, le docteur Théophile de Bordeu vante les propriétés des eaux thermales de toutes les sources du piémont pyrénéen, notamment pour traiter les maladies de poitrine. Considéré comme le père du thermalisme pyrénéen, il est à l’origine du développement des villes thermales comme les Eaux-Bonnes.
L’urbanisation commence ici sous Napoléon 1er, qui fait plusieurs visites à ces sources. Il préconise dès 1800 la construction d’une route carrossable pour relier toutes ces villes, et se trouve à l’origine de la construction ici de maisons pour accueillir les malades civils et militaires. L’établissement thermal, quant à lui, voit le jour sous la Restauration à partir de 1828, sur les plans de l’ingénieur Cailloux, premier édifice remanié et agrandi entre 1837 et 1840 d’après le projet de Jean Latapie.
Dans les années 1840, la pratique balnéaire émerge partout en Europe. Les artistes, la haute bourgeoisie, s’y pressent, de même que de nombreux étrangers riches ou célèbres. La station se trouve désormais sur la Route Thermale n°3 qui relie les villes d’eau du Béarn jusqu’à Cauterets par le col de l’Aubisque. Sous le Second Empire, la ville se développe véritablement, avec la construction de nombreux hôtels et des aménagements paysagers, en particulier à partir de 1855 où l’impératrice Eugénie y séjourne régulièrement.
Ce sera le début de l’âge d’or de la station qui se poursuivra durant toute la Troisième République. En plus de sa vocation thérapeutique, l’endroit devient alors un centre de mondanités et de sociabilité ; les animations y battent leur plein de mai à septembre. A partir de 1861, la ville engage d’importants travaux d’embellissement et d’aménagement.
Dès cette période, les costumes locaux, alors portés au quotidiennement par toute la population, hommes, femmes ou enfants, sont une attraction pour les curistes et les touristes. On ne parle pas encore de « folklore », mais les habitants locaux portant ces tenues sont regardés avec curiosité, avec un parfum « d’exotisme » régional.
Le costume masculin traditionnel est à peu près le même dans tout le Béarn, avec parfois quelques variantes. L’homme porte le large béret noir, dit « basque », une chemise blanche sur laquelle il porte un gilet en général rouge (mais ici sans doute plutôt beige), une culotte en général brune ou bleu foncé retenue à la taille par une large ceinture en laine (comme une écharpe) ; la culotte s’arrête sous les genoux des jambières en laine, noires pour les jours ordinaires et blanches pour les dimanches et jours de fêtes, se terminant en guêtres sur les chaussures.
La vue porte le numéro 9276 au dépôt légal effectué en 1858.