Vue du côté Sud de l'ancienne église, le clocher peint en noir et blanc servant d’amer pour la navigation. Il servait, avec le Bois et la tour de Terre-Nègre, à diriger les navigateurs dans les passes du grands et du petit Escameau, route de la Courmère et passe dite du demi banc au nord de Cordouan. De l'ancienne église Saint-Palais, il ne reste aujourd'hui que le chevet, une partie du clocher et le fragment du collatéral sud, doté d'une arcade brisée. Il s'agit d'une église romane, datée par analyse architecturale de la deuxième moitié du XIIe siècle. Elle est située non loin du bord de mer et de la nouvelle église (construite au XXe siècle), avenue des Acacias, sur le site du vieux cimetière. Elle abrite actuellement le Centre d’art contemporain de Saint-Palais-sur-Mer qui accueille des expositions tous les étés. L'édifice a souffert de la guerre de Cent ans, des guerres de religion et de l'effondrement d'une partie du clocher au XVIIIe siècle. Le culte y a été célébré jusqu'à la première moitié du XXe siècle après une longue période de fermeture à la suite de la Révolution et son utilisation par l'Administration générale des Ponts et Chaussées au XIXe siècle en tant que clocher amer. Elle fut rouverte au culte en 1853 tout en maintenant ce rôle. Il semble qu'il y ait eu un habitat ou un lieu de culte celtique à cet emplacement, appelé Bren ("colline"), de l'époque gallo-romaine ou gauloise, entre les Ve et Ier siècles avant J.-C. Une première église aurait été construite à la fin du Xe siècle ou au début du XIe siècle sous le vocable de saint Palais ou Palladius, évêque de Saintes de 573 à 596. La première mention d'une église se trouve dans le cartulaire de Saint-Etienne de Vaux, rédigé au XIIIe siècle à partir de documents antérieurs dont une charte datée de 1070 qui évoque "l'église Saint Palais de Bren". L'église est relativement peu décorée, témoin rare de l'influence cistercienne en Saintonge. Cela permet d’établir une première datation, confirmée par certains éléments sculptés. Elle a fait l'objet de plusieurs reconstructions et ajouts, tels les deux contreforts construits sur le chevet ou la voûte d'arêtes venue remplacer en 1730 une voûte en coupole sur pendentifs de la croisée du transept. Le clocher octogonal, forme rare en Saintonge, est sans doute l'élément qui a connu le plus de remaniements : la partie basse est romane tandis que la partie haute date des XVIIe et XVIIIe siècles. De nombreux effondrements, dus à une charge trop lourde pour la base, ont entrainé des reconstructions et l'édification de contreforts qui cachent certaines baies. Il semble que son utilisation en tant qu’amer soit très ancienne. La base romane atteint 20 mètres, et la colline sur laquelle elle est située culmine à 22 mètres, soit 42 mètres au-dessus du niveau de la mer, visible de loin. Après quelques modifications aux XVIIe et XVIIIe siècles, il est décidé de construire une flèche en charpente de 16 mètres sur cette base autour de 1770. Au début du XIXe siècle, la foudre s’abat sur cette flèche déjà en mauvais état. C’est en 1824 que la base est renforcée et la flèche construite en maçonnerie. Au cours de la première moitié du XIXe siècle, la base est peinte en blanc (lait de chaux) et la partie haute en noir pour une meilleure visibilité.