Fondée au Xe siècle, l'abbatiale de Saint-Sever a été reconstruite aux XIe et XIIe siècles suite à un incendie. Elle fut ensuite restaurée à de nombreuses reprises au cours des siècles suivants. Elle se distingue par ses vastes dimensions, par la richesse de ses chapiteaux et modillons et par son chevet à sept absides échelonnées. A la gauche de l’image, vu de face, un petit torpédo de la fin des années 20 ou du début des années 30, style rappelant les Peugeot types 172 ou 190, mais on ne distingue pas le lettrage Peugeot en haut de la calandre. Ensuite, une série de voitures garées devant le portail de l’église, de gauche à droite : Un rare coach Peugeot 402 légère (produite de juillet 1937 à juin 1938). Cette carrosserie moderne, basée sur la 402, était du type sans montants : les vitres avant et arrière, sans encadrement, forment une baie continue dite panoramique à l’époque. La carrosserie aérodynamique des 402 (selon la mode Streamline initiée par la Chrysler Airflow aux USA), était caractérisée par une ligne fluide (la ligne fuseau Sochaux, selon la publicité Peugeot, Sochaux étant la ville où était située l'usine de production) et par des phares intégrés derrière la calandre. Moteur 4 cylindres 2,0L. A sa droite, vue de dos, une berline non identifiée, style compatible avec le milieu ou la fin des années 30, rappelant les Matford. Vue de dos également, garée devant les premières voitures décrites, une imposante berline 4 portes, roues à rayons, roue de secours dans les ailes, pare-chocs à lame double, toit recouvert de molesquine, porte-bagages à l’arrière chargé d’une malle, sans doute en molesquine elle aussi. On retrouve un porte-bagages sur le toit également. Le style général est compatible avec les années 20 ou le tout début des années 30, rappelant les productions américaines de l’époque, mais il peut également s’agir d’un habillage hors-série sur un châssis français. On distingue ensuite, garées devant le portail, l’arrière d’une Citroën Traction avant : voitures révolutionnaires lors de leur présentation en 1934, les Citroën 7 ou 11, selon leur terminologie commerciale (moteurs 4 cylindres 1,3L, 1,5L, 1,6L ou 1,9L), adoptaient la traction avant, une structure monocoque et des roues avant indépendantes. Elles étaient réputées pour leur tenue de route. Elles existaient en version normale ou légère (carrosserie de dimensions plus réduites, ce qui semble le cas ici). A côté, on reconnait l’arrière d’une Simca 8-1100, produite d’octobre 1937 à 1951. Cette petite berline populaire 4 portes, dérivée de la Fiat 1100, était fabriquée dans l'usine Simca de Nanterre. Elle avait pour particularité d'avoir les portes avant et arrière s'ouvrant en sens antagoniste (en armoire normande selon l'expression de l'époque), facilitant ainsi l'accès à bord. Moteur 4 cylindres 1,1L. Vue de profil, garée devant les autres, une Hotchkiss berline Cabourg. Hotchkiss était une marque française de voitures haut de gamme, en 4 cylindres (2,3L) et 6 cylindres (3,5L), les versions les plus sportives ayant remporté le rallye de Monte-Carlo à plusieurs reprises. La clientèle plutôt bourgeoise et conservatrice souhaitait une voiture digne mais moins ostentatoire qu'une Delâge ou une Delahaye. La prise de vue a tendance à étirer le profil, la longueur de capot fait plutôt penser à un modèle 6 cylindres. Cette calandre, associée au capot à double rangée d’ouïes de refroidissement, est caractéristique d'un modèle 1937 (octobre 1936 à septembre 1937). D'après l'itinéraire emprunté par le Congrès, la photographie a été prise précisément le jeudi 8 juin 1939.